Carnet d’été : Sur le chemin de Stevenson

On connaît
ce chemin depuis toujours
. Il passe ici,
devant l’atelier
, longe
les vallées qu’on voit depuis les fenêtres
, traverse
les terres où nos grands-parents allaient à l’école à pied
. Il fait partie du décor.
Un sentier comme un autre
, qu’on a appris à nommer sans vraiment le regarder.
Le chemin de Stevenson
.
C’est quand on a décidé d’y marcher qu’on a compris
qu’il y avait autre chose
.
Un fil tendu entre les pierres
,
un rythme qui force à ralentir
,
à lever les yeux
,
à écouter autrement
.
Au début, on ne pensait pas en faire une histoire. On s’était dit que ce serait
une respiration
,
un moyen de reprendre contact avec ce qui compte
. Ce n’était pas prévu que
ce chemin nous réveille autant
.

Les paysages changent vite
, mais
la sensation reste
. Celle
d’avancer dans quelque chose de juste
.
Ni spectaculaire, ni héroïque
, mais
profondément ancré
.
On ne croise pas des panoramas à chaque virage,
on croise des détails
:
une grange abandonnée
,
un chien curieux
,
un rayon de soleil sur une pierre moussue
.
Et
ces détails-là, mis bout à bout, forment un récit
. Pas celui d’un exploit.
Celui d’un territoire
.


)
Alors on a décidé
de le raconter, à notre manière
.
Pas comme une carte postale
,
pas comme un guide touristique
. Plutôt
comme un carnet
.
Cinq étapes, cinq moments suspendus
. Ce n’est pas un résumé.
C’est une traversée
.
À hauteur de pas. À hauteur de regard.
Parce qu’au fond,
ce chemin dit beaucoup de choses qu’on a toujours voulu défendre
:
l’attention au geste
,
le respect du rythme
,
l’importance de la matière
.
Il nous rappelle que
le durable n’est pas une option mais une évidence
. Et qu’ici,
entre les drailles et les mains calleuses
,
on le savait déjà
.
